Toutes les compétences que je décris dans ce site proviennent du même lieu de travail où j’exerce depuis 2002. Une médiathèque est une bibliothèque dotée non seulement de documents imprimés (livres, revues, BD…), mais aussi de nouveaux médias qui se sont développés avec l’évolution de la technologie. On y trouve notamment des fonds de films DVD, de CD de musique, et aussi de cédéroms. Ce dernier support prît son ampleur dans les années 90, et s’est retrouvé facilement sur les étagères des médiathèques avec l’arrivée des ordinateurs, dans les années 2000.
Lorsque j’ai pris connaissance de mon nouveau poste, une de mes missions était la gestion d’un fonds cédérom, avec un budget de 1000€ annuel. L’avantage du cédérom est sa dimension multimédia, c’est à dire qu’on y trouve des images, des vidéos, des animations 3D numériques, du son, et du texte qui s’enchaînent tel un dessin animé par des liens hypertextes. Ce qui en faisait un document moderne et complet capable de présenter aussi bien des jeux interactifs que des documentaires éducatifs, qui avaient leur vraie place dans un lieu d’offre culturelle telle qu’une médiathèque.
Mes choix étaient donc orientés vers deux axes principaux : les jeux et les documentaires. Bien évidemment, les jeux étaient la star numéro un des demandes du jeune public qui n’a eu aucun mal à accrocher à ce nouveau média. Devant cet attrait, les jeux prenaient une part importante dans le budget à dépenser. Ils étaient eux mêmes classés en plusieurs catégories : action, aventure, ludo-éducatif… avec des éthiques de différents niveaux. Dans notre établissement il était prioritaire de mettre en valeur les trois catégories précédemment citées. Mais il était clair qu’on évitait les jeux d’actions trop violents et immoraux qui créaient un attroupement d’adolescents agités qui faisait désordre dans le bâtiment. Par contre, tous les jeux qui demandaient une réflexion, de la stratégie, dans des lieux de découverte, d’aventure ou culturels étaient les bienvenus. Les jeux ludo-éducatifs ayant pour trame la science, l’histoire, des lieux et sujets qui développent curiosité et savoir avaient leur place, et ce pour des niveaux d’âge bien étalés. Dans la sélection de documents à proposer, une médiathèque se doit d’être encyclopédique, c’est à dire d’une variété de sujets la plus complète.
Malgré le succès des jeux, je considérais comme essentiel de développer tout de même le fonds documentaire. Les sujets étaient variés et intéressants et c’était un moyen agréable d’approfondir ses connaissances. Malgré leur richesse, ces cédéroms avaient néanmoins bien moins de consultations que les jeux. C’est pourquoi, pour justifier ces achats, il me fallait trouver un moyen pour les mettre en valeur. Je me suis ainsi lancée dans la conception de quiz, avec une feuille de route pour la navigation dans le cédérom, afin les enfants se déplacent dans ce dédale multimédia inhabituel. C’était un travail qui demandait pas mal de temps, et je m’y suis attelée pendant trois ans. Je profitais des thèmes d’animations que proposait la médiathèque (dinosaures, sorcières, imprimerie) pour proposer ces jeux-questionnaires. Cette activité a donné quelques fruits les années qui suivirent mais les jeux gardaient une grande longueur d’avance dans leur intérêt. En en parlant avec d’autres bibliothécaires, je m’apercevais que le constat était le même voire souvent bien pire ailleurs.
Le cédérom est un support qui eut une vie courte, car il a très mal vieilli face à d’autres technologies qui se sont développées. C’est pourquoi nous avons arrêté ce support. Avec nos moyens nous avons opté pour deux autres choix. Le premier sur internet permet des jeux gratuits, ou avec des abonnements payants. Nous avons testé l’offre de la BDP qui permet aux bibliothèques d’accéder à un catalogue de jeux en ligne, par le logiciel « Steam ». Mais finalement, les réseaux sociaux pour les joueurs lambdas suffisaient à la demande. Quant aux geeks, ils connaissent déjà les plates-formes qui proposent des jeux en ligne qui leur conviennent. Toutefois, j’ai toujours une liste de sites internet de jeux gratuits à thème, pour ceux qui veulent s’y mettre.
Enfin, avec les nouveaux Ipads, nous avons un budget pour acheter les applications nécessaires sur le web. Mais le must du jeu reste la console et en ce moment même nous avons testé ce support en les empruntant à la BDP avec l’organisation d’un tournoi de jeu à la médiathèque. Nous sommes d’accord avec la responsable de la médiathèque d’investir prochainement dans ce support.